Le boutique-hotel Walker Tribeca se met à l’heure d’Halloween
A l’occasion d’Halloween, le Walker Tribeca, boutique-hotel de luxe new yorkais, s’associe avec l’emblématique Maison Hantée de la ville, l’attraction horrifique Blood Manor. Installé dans une ancienne fabrique de boutons et de rubans, l’établissement hôtelier, postérieur à la guerre de sécession, a tous les atouts pour faire vivre une expérience à n’en plus dormir la nuit.
Halloween et hôtellerie ? L’affaire est entendue. Il suffit de penser au classique Shining de Stanley Kubrick (1980) et à la fameuse chambre 237, se déroulant dans le Stanley Hotel des Rocheuses.
L’hôtel sert de cadre idéal à un scénario plein de frisson à l’instar du Hollywood Tower (Tour de la Terreur en France) inspiré du réel Chateau Marmont dans les parcs Disneyland et déroulant une aventure tirée de la série la Quatrième Dimension. Ou encore tel le sinistre motel attenant au manoir de Norman Bates dans Psychose d’Alfred Hitchcock (1960).
L’hôtel reste ainsi un lieu particulièrement adapté pour convoquer des expériences cauchemardesques un 31 octobre : grands volumes, longue histoire et parquet grinçant, visiteurs de légende, sans compter des circuits labyrinthiques sur plusieurs niveaux, souvent plongés dans le silence.
Il faut dire qu’Halloween est une fête commerciale majeure aux Etats-Unis, et les commerçants sont nombreux à capitaliser sur cette recherche frénétique de friandises, de déguisements et d’expériences horrifiques.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 70% des consommateurs américains ont l’intention de prendre part cette année à une activité liée au thème d’Halloween, selon un sondage co-réalisé par Prosper Insights & Analytics et la National retail Federation.
Cet engouement devrait générer 12,2 milliards de dollars cette année, contre 10,6 milliards de dollars en 2022. Toujours selon la National Retail Federation, les citoyens américains devraient dépenser 3,9 milliards de dollars en décoration et 3,6 milliards de dollars en bonbons. Les déguisements ne sont pas en reste avec des modèles adultes et enfants générant 2 milliards de dollars et 1,4 milliards de dollars.
Le Walker Hotel Tribeca entend bien capitaliser sur cette dynamique, qui voit fleurir chaque saison, aux quatre coins du monde, jusqu’à 1500 boutiques temporaires Spirit Halloween, à l’ambiance digne d’une maison hantée.
Car ce qui fait toute la différence consiste à offrir une expérience mémorable, quitte à s’associer à un acteur extérieur comme ici le Blood Manor. Située au 359 Broadway, entre les avenues Leonard et Franklin, l’attraction qui fête cette année ses 20 ans – en comptant ses précédentes adresses – ne désemplit pas depuis son ouverture en 2017.
Une expérience horrifique pour Halloween
Le Walker Hotel Tribeca se met ainsi aux couleurs d’Halloween avec une décoration des chambres et des espaces communs de circonstance.
Mais surtout, le second établissement new yorkais du Bridgeton Development Group, a développé un package à 295 dollars pour deux personnes.
De manière à préserver l’esprit festif de cet évènement populaire, l’hôtel offre directement en chambre, comme cadeau de bienvenue, des friandises ainsi qu’un déguisement pour deux personnes.
Pour pousser la personnalisation plus loin, l’établissement demande au client de préciser s’il souhaite endosser un rôle démoniaque, sexy, mystérieux ou comique.
De manière à favoriser la découverte d’autres sites, le Walker Hotel Tribeca propose également, dans son package, deux verres, pouvant être pris indifféremment dans les autres établissements Walker Hôtels.
Mais, le clou de l’expérience reste, sans nul doute, les deux tickets pour l’attraction Blood Manor.
Une Maison Hantée dont le concept est né dans le quartier de Chelsea au début des années 2000, pour finalement s’installer dans les anciens studios occupés en 1852 par Mathew Brady, photographe durant la guerre de sécession.
Déconseillé aux moins de quatorze ans, ce sont des halls hantés, des passages pétrifiants et des salles sinistres autant que sanguinolentes – comme la crypte “où personne ne trouve le repos” – qui se déploient sur 10 000 mètres carrés. Le parcours inclut d’ailleurs des moments de complète obscurité.
Ouvert en 2017 à son emplacement actuel au 359 Broadway, l’idée est de retranscrire la réputation de New York comme “ville qui ne dort jamais”.
Blood Manor, présenté comme “la première attraction hantée de New York” n’ouvre que 21 jours par an, principalement durant la période d’Halloween mais pas seulement.
L’établissement crée également l’événement au moment de Noël avec le personnage folklorique démoniaque Krampus, compagnon de Saint Nicolas, et a déjà proposé par le passé une Saint Valentin sanglante.
Le concept mixte automates, effets spéciaux hyper-réalistes, système de sonorisation haute fidélité, variateur de lumières et surtout une armée de comédiens surentraînés, déguisés et maquillés, certains ayant eu le temps d’approfondir leur rôle au fil du temps. Le visiteur peut ainsi croiser la route de monstres, fantômes et autres terreurs nocturnes cinématographiques.
Comme le déclare, le cofondateur et propriétaire Jim Lorenzo, “nous sommes une famille d’artistes”.
Hallucination ou réalité, dans un communiqué officiel, Jim Lorenzo déclare « Nous entendons sans cesse des histoires de cris de terreur tard dans la nuit, de flashs comme ceux d’un appareil photo à l’ancienne, d’ombres sur les fenêtres ».
Il ajoute que l’endroit serait lui-même hanté : « Le rapport le plus troublant provient d’une ancienne employée qui dit avoir eu une interaction étrange avec un acteur en uniforme de la guerre civile. Lorsqu’elle a réalisé qu’aucun des acteurs n’était vêtu d’un uniforme, elle est partie et n’est jamais revenue ! »
Pour les 20 ans de l’attraction, Blood Manor propose trois nouvelles salles ainsi que de nouveaux costumes conçus par les designers de la boutique Abracadabra et des maquilleurs professionnels.
Un quartier chargé de sombres histoires
Certes, le Walker Tribeca Hotel aurait très bien pu se contenter de sa propre histoire voire de son environnement direct pour nourrir les récits les plus effrayants.
Tribeca est une des plus anciennes localités en périphérie de la ville de New York. Bien avant de servir de cadre chaque printemps à un festival de films ou d’abriter les fameux lofts en briques rouges des plus grandes stars de Daniel Radcliff (Harry Potter) à Taylor Swift, le quartier a été le ventre de la Big Apple.
Deux fois plus grand que le quartier voisin de Soho, au nord, Tribeca est un acronyme désignant littéralement “le triangle en dessous de Canal Street”. Ce dernier a longtemps été un des principaux points de ravitaillement en eau, jusqu’à ce qu’une pollution de grande ampleur due aux tanneries environnantes le réduise à l’état de marais stagnant. C’est également le point d’accès historique principal vers les villes jadis déshéritées de Jersey et Brooklyn.
Situé dans le centre-ville, Tribeca est un quartier exclusivement résidentiel jusqu’aux années 1840, tandis que l’île de Manhattan concentre alors l’essentiel des activités commerciales.
Lorsque la guerre de sécession éclate, New York est alors la ville fournissant le plus d’hommes (sur 400 000 âmes, près 52 000 périront) et de munitions. En juillet 1860, à la suite de la terrible bataille de Gettysburg remportée par les soldats de l’Union, anti-esclavagistes, de violentes émeutes inter-raciales éclatent dans le Lower Manhattan.
Un grande part de la communauté irlandaise conteste la possibilité qu’ont les très grandes fortunes de s’exonérer de la conscription (Draft), en désignant un remplaçant, souvent noir, moyennant 300 dollars (l’équivalent de 7000 dollars actuels). Une somme exorbitante, quand le salaire moyen se situe entre un et deux dollars par jour.
L’ordre est finalement rétabli dans la ville, avec l’envoi par Abraham Lincoln de plusieurs divisions militaires. Cet épisode – le plus sanglant du conflit en dehors du front – occasionne jusqu’à 200 morts et 2000 blessés.
Lorsque la guerre s’achève, Tribeca finit par accueillir tout ce qui constitue “le commerce des œufs et du beurre”. Vers 1870, la zone voit sortir de terre les entrepôts industriels des détaillants et grossistes alimentaires de New York.
La révolution industrielle aidant, des usines textiles commencent à y voir le jour. Ce qui accentue les risques d’accidents du travail, comme en témoigne le tristement célèbre Brown Building (Asch Building) – qui a vu mourir, le 25 mars 1911, 146 employées textiles, la plupart immigrées, enfermées au huitième étage d’un bâtiment en flamme. Leur patron, craignant les larcins, avait condamné la seconde et dernière sortie possible !
Cette tragédie donna naissance à une quarantaine de lois pour mieux encadrer les conditions de travail aux Etats-Unis. Un monument commémoratif, situé à 20 minutes à pied du Walker Tribeca Hotel, vient d’ailleurs d’y être inauguré.
Une ancienne fabrique
Situé à cinq minutes du pont de Brooklyn et du One World Trade Center, Walker Hotel Tribeca se trouve dans un bâtiment construit en 1899, et donc postérieur à la guerre de sécession. L’édifice a par le passé abrité une usine de boutons et de rubans.
Inauguré en 2019, le Walker Hotel Tribeca est un boutique-hôtel de luxe, comprenant 171 chambres ainsi que quatre espaces de restauration, dont un Blue Bottle Coffee et The Flower Shop Rooftop Bar.
Il s’agit de la propriété sœur du Walker Hotel Greenwich Village.
L’édifice a l’avantage d’être au croisement des quartiers de Soho, Tribeca et Chinatown.
L’hôtel présente également un autre atout, celui d’être à un jet de pierre de Cortland Alley, autrement dit l’allée de New York la plus filmée de l’histoire du cinéma.
Or, si Halloween est un prétexte idéal pour se lancer dans un marathon de films d’horreur, l’établissement a trouvé le moyen pour le visiteur de passer de l’autre côté de l’écran.
Pour s’en convaincre, encore faut-il oser relever le défi d’une visite de 20 minutes du Blood Manor, dont le frisson est garanti. Et ce n’est pas le présentateur vedette d’un des late shows les plus célèbres outre Atlantique, Jimmy Fallon et l’acteur et scénariste Kevin Hart qui diront le contraire.
Le package exclusif du Walker Hotel Tribeca reste en vigueur jusqu’au 4 novembre inclus !
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Photo à la Une : © Walker Hotel Tribeca
[EN] VICTOR GOSSELIN IS A JOURNALIST SPECIALIZING IN LUXURY, HR, WEB3 AND RETAIL. HE PREVIOUSLY WORKED FOR MEDIA SUCH AS SPARKS IN THE EYES, WELCOME TO THE JUNGLE, LE JOURNAL DU LUXE AND TIME TO DISRUPT. A GRADUATE OF EIML PARIS, VICTOR HAS EXPERIENCED MORE THAN 7 YEARS IN THE LUXURY SECTOR BOTH IN RETAIL AND EDITORIAL. CULTIVATING A GREAT SENSIBILITY FOR THE FASHION & ACCESSORIES SEGMENT, HERITAGE TREASURES AND LONG FORMAT, HE LIKES TO ANALYZE LUXURY BRANDS AND PRODUCTS FROM AN ECONOMIC, SOCIOLOGICAL AND CULTURAL ANGLE TO UNFOLD NEW CONSUMPTION BEHAVIORS. BESIDES HIS JOURNALISTIC ACTIVITY, VICTOR ACCOMPANIES TECH STARTUPS AND LARGE GROUPS IN THEIR CONTENT PRODUCTION AND EDITORIAL STRATEGY. HE NOTABLY LAID THE FOUNDATIONS FOR FASHION & LUXURY TRENDY FEATURE ARTICLES AT HEURITECH AND WROTE THE TECH SPEECHES OF LIVI, INNOVATION INSIDER OF THE LVMH GROUP.************** [FR] Victor Gosselin est journaliste spécialiste des univers luxe, RH, tech et retail, passé par Sparks In The Eyes, Welcome To The Jungle, le Journal du luxe et Time To Disrupt. Diplômé de l’EIML Paris, il dispose de plus de 7 ans d’expérience dans le secteur du luxe aussi bien sur la partie retail que éditoriale. Cultivant une grande sensibilité pour le segment mode & accessoires, l’Asie, les trésors du patrimoine et le long format, il aime analyser les marques et produits de luxe sous l’angle économique, sociologique et culturel pour révéler de nouveaux comportements de consommation. En parallèle de son activité journalistique, Victor accompagne les startups tech et grands groupes dans leur production de contenu et leur stratégie éditoriale. Il a ainsi posé les bases des articles de fond tendanciels Mode & Luxe chez Heuritech ou encore rédigé les prises de parole tech de Livi, Innovation Insider du groupe LVMH.