Le Prieuré Baumanière, un ancien monastère « Relais & Châteaux », est à nouveau auréolé de son étoile Michelin
Le Prieuré-Baumanière est un havre de paix niché dans la cité médiévale de Villeneuve-lès-Avignon. Ce Relais & Châteaux vient de reconquérir son étoile au guide Michelin. Son chef, Christophe Chiavola, nous régale de ses plats aux notes méditerranéennes et florales.
De l’autre côté du Rhône, face à Avignon, Le Prieuré est une maison de campagne en ville installée dans un ancien monastère du XIVème siècle. Dès que l’on y pénètre, on est subjugué par ce lieu paisible, adossé à la Collégiale Notre-Dame de Villeneuve-lès-Avignon. Ce calme, que goûtaient autrefois les hommes et les femmes du clergé, est un baume parfait pour les âmes troublées du monde moderne.
Villeneuve-lès-Avignon est une commune rare en France. Elle est encore préservée par le tourisme, bien qu’elle collectionne les monuments ! Les flâneurs sont heureux de découvrir le Fort Saint-André et l’Abbaye, la Chartreuse pontificale, la Tour Philippe Le Bel. Ils aiment chiner chez les antiquaires, s’attarder dans une librairie, faire une halte à une terrasse de café…
Le Prieuré est une adresse idéale pour résider à l’écart de l’effervescence d’Avignon au moment du Festival qui a lieu cette année du 29 juin au 22 juillet. La clientèle aime s’y reposer ou y jeter ses bases pour visiter en une journée Châteauneuf-du-Pape, Nîmes, Arles, les villages du Luberon…
Cet hôtel cinq étoiles a été acheté en 2007 sur un coup de foudre par Geneviève et Jean-André Charial, les propriétaires du Domaine de Baumanière, aux Baux-de-Provence. Ils ont fait de cette maison historique un lieu qui perpétue une philosophie, un art de vivre authentique et sincère. Alexandre Favier, le directeur, et son équipe tout sourire, sont là pour que l’on se sente bien. Le Prieuré vient d’obtenir une clef au Michelin, une nouvelle distinction du guide rouge qui met en lumière les établissements offrant un supplément d’âme !
Un jardin de curé et ses treilles de glycine
Avec son jardin de curé et ses treilles de glycine, le Prieuré propose 38 chambres et suites réparties dans trois bâtisses. La décoration épurée et lumineuse a été pensée par Geneviève Charial qui a opté pour un mobilier contemporain rehaussant le charme des vieilles pierres.
Cela fait du Prieuré un hôtel convivial où l’on peut se délasser, rêver, dormir dans un silence absolu.
Le bâtiment d’origine du Prieuré, dont les premières pierres ont été posées en 1332, aujourd’hui joliment recouvert de lierre, abrite les chambres au charme ancien. Le Chapitre attenant à la maison principale s’ouvre sur des chambres spacieuses avec des balcons privés. L’Atrium est une construction plus récente qui offre des séjours avec vue sur la piscine. Par fortes chaleurs, cette pièce d’eau à ciel ouvert ne manque pas d’attrait. Et, confort supplémentaire, il y a rarement beaucoup de nageurs dans le bassin de 18 mètres de longueur. On déguste volontiers un cocktail, allongé sur un transat, bercé par le bruissement des platanes, des cyprès et des tilleuls centenaires.
Six mois pour reconquérir l’étoile Michelin
L’étoile du Michelin brille à nouveau au Prieuré. C’est une prouesse pour le chef, Christophe Chiavola qui, six mois après son arrivée, a regagné la fameuse distinction du guide rouge, le 18 mars dernier.
Son parcours ? Ce natif de Savoie s’est installé à Saint-Rémy-de-Provence en 2013. Il est alors Chef du Hameau des Baux où il conserve l’étoile du guide Michelin, puis au Château de Massillan où il l’obtient. Il fait un break pour exercer le métier de consultant culinaire avant de reprendre les rênes du Prieuré.
« Pour moi la cuisine est un spectacle, du théâtre, les clients doivent se dire « wahou ! », commente Christophe Chiavola. Je veux proposer une cuisine qui me ressemble, osée, personnelle et très épurée. Des saveurs où l’acidité est marquée, du croquant, pas trop de sucre, des plats en terre-mer, où le voyage des papilles passe aussi par des associations surprenantes, de la justesse dans les accords, les cuissons, les équilibres et les jus. L’objectif est d’apporter un renouveau tout en gardant l’ADN de Baumanière, la Provence. »
Dîner romantique sous la tonnelle
Le soir, c’est sous la tonnelle de glycines et de jasmin que les tables aux nappes blanches sont dressées dans un parfait alignement face aux colonnes de pierres blondes. L’ambiance romantique est appréciée par les couples qui dînent ici en amoureux. Le Chef ne souhaite pas avoir plus de trente à quarante couverts afin de pouvoir chouchouter chacun de ses clients.
Des exemples de la cuisine aux notes méditerranéennes et florales de Christophe Chiavola ? L’entrée démarre par un thon rouge et bœuf brocoli gomasio et gingembre qui se marient parfaitement bien. Le pigeon laqué, cèpes, huitres de Camargue, jus corsé fond délicieusement sous la langue. La pomme au fenouil bergamote et pastis offre une belle variation de textures. La cave est un point fort avec la dégustation des meilleurs vins du Rhône. Des américains s’extasient sur leur assiette et entament la conversation avec leurs voisins… Ils sont heureux de vivre cette expérience gastronomique en Provence.
Déjeuner au Bistro’Chic sous un tilleul
Le Bistro’Chic offre une formule décontractée, à l’heure du déjeuner. Aux beaux jours, c’est une ambiance barbecue bon chic bon genre. Les tables sont toujours parées de nappes blanches et l’on s’installe à l’ombre d’un tilleul.
Les spécialités du Bistro’Chic ? La côte de bœuf maturée ou le carré de veau à la braise. Valentin, Gardois de souche, s’active avec bonne humeur pour fumer la côte au foin.
Incontestablement, la viande cuite au feu de bois est goûteuse, rehaussée de thym, romarin, estragon et autres herbes en provenance du jardin du Prieuré.
On déguste avec plaisir un verre de vin rouge « L’affectif » de Jean-André Charial. « Le nom de ce vin est né d’une conversation avec Georges Wolinski qui, au sujet du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, m’a dit : « Il carbure à l’affectif ». J’ai retenu ce qualificatif pour ma cuvée. J’aime les vignerons qui sont bien ancrés dans la terre. C’est le climat qui commande la production, c’est une école de modestie », nous raconte le propriétaire de L’Oustau de Baumanière, trois étoiles au Michelin, l’une des plus belles tables de France.
Et s’y on y allait ?
Le Prieuré
7, place du Chapitre
30400 Villeneuve-lès-Avignon
Tél : + 33 (0)4 90 15 90 15
www.leprieure.com
Chambres à partir de 223 euros
Menu découverte en cinq services : 95 euros
Le Domaine de Baumanière
13520 Les Baux de Provence
Tél : + 33 (0)4 90 54 33 07
www.baumaniere.com
Chambres à partir de 249 euros
Menu « Flânerie » : 220 euros
ou Menu « Légumes » : 190 euros
Lire aussi > LE CHÂTEAU DE MONTCAUD : UNE RENAISSANCE AU PLUS HAUT DE SON HISTOIRE !
Photo à la Une : Le Prieuré-Baumanière, une maison de campagne en ville nichée dans la cité médiévale de Villeneuve-lès-Avignon. © Olivier Pascuito
Corine Moriou a été Grand Reporter pour le groupe L’Express pendant 15 ans. Aujourd’hui, elle exerce son métier en tant que journaliste indépendante. Ses domaines de prédilection sont les sujets de société, la culture, les voyages, le bien-être. Jamais blasée, toujours prête ! Corine Moriou was a senior reporter for the L'Express group for 15 years. Today, she works as a freelance journalist. Her favorite subjects are society, culture, travel and well-being. Never blasé, always ready!