Enzo Ferrari, la route du succès
Légende du sport automobile et créateur de l’emblématique marque au cheval cabré, Enzo Ferrari est l’une des plus grandes figures de l’industrie en Italie, et par-delà les frontières. Portrait d’un visionnaire des quatre roues, mis à l’honneur dans un film bientôt diffusé en France sur Amazon Prime Vidéo.
Si le film « Ferrari » a d’ores et déjà été présenté aux Etats-Unis et en Italie, le public français va bientôt le découvrir sur la plateforme Amazon Prime Vidéo. Annoncé pour 2024 dans l’hexagone, l’opus réalisé par Michael Mann retrace la vie de l’entrepreneur et pilote Enzo Ferrari. L’homme d’affaires est incarné par l’acteur Adam Driver, sa femme Laura Ferrari par Penélope Cruz, et son amante Lina Lardi par Shailene Woodley.
Le biopic s’intéresse à une tranche de vie marquante pour Enzo Ferrari. Retour à l’été 1957, période où le pilote, qui vient de créer l’automobile Ferrari, 10 ans plus tôt, avec sa femme, est en proie à quelques difficultés, tant professionnelles que personnelles. L’histoire s’axe notamment sur la course Mille Miglia, un circuit d’environ 1000 milles sur une journée et ce à travers l’Italie. 1957 signe d’ailleurs la dernière course Mille Miglia, arrêtée cette même année à la suite de l’accident mortel du pilote Alfonso de Portago et de son copilote qui entraîna la mort de neuf spectateurs. Le film retrace aussi une part de la vie privée d’Enzo Ferrari, de son mariage tumultueux à la perte de son fils en passant par la reconnaissance de son enfant issu de sa relation avec sa maîtresse.
De l’atelier familial aux circuits de course
Né en 1898 en Italie, Enzo Ferrari fait ses premiers pas dans l’univers automobile aux côtés de son père. Ce dernier, en parallèle d’une autre activité, est à la tête d’un atelier d’entretien de voitures. Le jeune Enzo y apprend la mécanique tout en suivant un cursus scolaire à Modène. A 10 ans, il se rend avec son père sur le circuit de Bologne pour assister à une course. La première d’une longue série…
Au sortir de la Première Guerre Mondiale, Enzo Ferrari se fait embaucher en tant que manutentionnaire-livreur de châssis issus de surplus militaires et destinés à être revalorisés en voiture pour les particuliers. Grâce à ses relations, il intègre le constructeur CMN au poste de pilote d’essai en 1919.
S’en suivent plusieurs courses où Enzo Ferrari parfait sa conduite, avant de rejoindre Alfa Roméo. Le pilote remporte d’ailleurs quelques courses comme la Coppa delle Alpi à Ravenne. En 1923, une rencontre marque à jamais l’histoire de l’industrie automobile : Enzo Ferrari est présenté à la noble famille italienne Baracca, où la comtesse Paolina lui accorde le droit d’utiliser le dessin du cheval cabré qui ornait le fuselage de l’avion de son défunt fils.
En 1924, il remporte la coupe Acerbo de Pescara au volant d’une Alfa Romeo RL puis, après quelques années de pause, il regagne les circuits. Si ses performances sont moins adulées qu’auparavant, Enzo Ferrari parvient à terminer deuxième sur le circuit des trois provinces en 1931.
Il met fin à sa carrière de pilote quelques temps après mais reste directeur sportif d’Alfa Roméo jusqu’en 1939.
Enzo Ferrari : « il Commendatore » (« le Commandeur »)
Parallèlement à ces performances automobiles, Enzo Ferrari avec deux associés, et l’accord d’Alfa Roméo, fondent en 1929 la société sportive Societa anonima Scuderia Ferrari. Son but ? Seconder les propriétaires privés et les pilotes de haut niveau de voitures. L’entreprise devient indépendante en 1940.
Au fur et à mesure du temps, l’écurie de Enzo Ferrari recrute de grands pilotes et se singularise par le fameux cheval cabré qui orne le pare-choc de ses voitures. L’équipe rafle plusieurs victoires, comme la coupe Acerbo remportée par Compagnoni, la coupe de la Consuma par Tazio Nuvolari, la coupe Messina par Ghersi ou encore les 24 Heures de Spa par Antonio Brivio et Eugenio Siena.
Bien que la compétition soit rude face aux grands noms de l’automobile comme Bugatti, Mercedes et Maserati, l’écurie Ferrari s’impose et se dresse comme un sérieux concurrent. D’autres victoires sont remportées, qui profitent à la réputation d’Enzo Ferrari.
Quelque temps après la Seconde Guerre Mondiale, qui marque une pause dans le développement des ateliers, le visionnaire lance sa première voiture en 1947 sous le nom de Ferrari. Le constructeur automobile est né. Le premier modèle, une Ferrari 125 S, est embelli par le logo du cheval cabré sur fond jaune. La couleur rouge vient quant à elle du fait que les véhicules de courses italiens s’étaient vu attribuer cette teinte lors des Grands Prix.
La même année, la société Ferrari remporte sa première victoire sur le circuit de Rome. En 1951, l’entité gagne le Grand Prix de Grande-Bretagne avec le pilote José Froilán González, qui assoit la notoriété d’Enzo Ferrari.
La décennie suivante, Ferrari connaît de nombreuses difficultés financières. Si l’automobiliste devait être repris par Ford en 1963, c’est finalement Fiat qui entre à 50% dans le capital de Ferrari en 1969. Son fils caché, Piero Lardi qui œuvre à la Scuderia en tant que directeur administratif, est le seul successeur d’Enzo Ferrari, son fils, issu de son mariage, étant décédé.
Enzo Ferrari s’éteint en 1988 à Modène. Celui que l’on surnomme toujours « il Commendatore » (« le Commandeur »), a largement impacté l’univers sportif automobile à travers ses compétences, sa persévérance et son ambition. Sa marque de voitures Ferrari fait partie des leaders de l’industrie italienne et devrait engendrer un chiffre d’affaires record de 5,9 milliards d’euros en 2023.
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