Guerre entre Israël et le Hamas : déjà 200 jours

Alors que le conflit entre Israël et le Hamas entrera mercredi 24 avril dans son 200e jour, les violences et les événements tragiques persistent. Dans une atmosphère de tension croissante, les appels à la résolution pacifique de la crise sont restés vains, laissant les perspectives d’apaisement incertaines.

 

Depuis le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas il y a 200 jours, la région a été marquée par une série d’événements tragiques et de développements politiques. Cette guerre, qui a débuté le 7 octobre 2023 avec une attaque surprise du Hamas contre Israël, a entraîné des conséquences dévastatrices pour les deux parties et a suscité des réactions nationales et internationales intenses.

 

L’État hébreu a célébré lundi 22 avril le début de la Pâque juive, la fête de Pessah. Alors que 129 otages israéliens sont toujours retenus à Gaza depuis le 7 octobre 2023, les familles ont demandé de laisser une chaise vide lors du repas rituel de séder lundi soir, en leur mémoire.

 

 

Plongé dans une confrontation avec l’Iran, son ennemi juré, et engagé dans une offensive contre le mouvement islamiste, allié de Téhéran, Israël a reçu un nouveau soutien des États-Unis  samedi dernier, avec l’approbation par la Chambre des représentants d’une aide militaire de 13 milliards de dollars.

 

Après une semaine de tensions extrêmes entre l’Iran et Israël, la situation semblait s’apaiser samedi. Cependant, dans la bande de Gaza, assiégée et confrontée à une menace de famine, le conflit continue de faire rage sans aucun signe de trêve, tandis que de nouveaux épisodes de violence meurtrière ont éclaté en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

 

Conflit qui dure

 

Selon des données officielles israéliennes, l’attaque survenue le 7 octobre 2023 en Israël a causé la perte de 1 170 vies, principalement des civils. En représailles, Israël souhaite anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

 

L’État hébreu a lancé une campagne offensive qui a entraîné jusqu’à présent la mort de 34 151 personnes, dont 54 dans les dernières vingt-quatre heures, selon les informations fournies par le ministère de la Santé du Hamas.

 

Par ailleurs, le général Aharon Haliva, à la tête du renseignement militaire israélien, a démissionné en prenant la pleine responsabilité de la déroute israelienne face à l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023. Il devient ainsi la première figure politique ou militaire à démissionner depuis cet événement.

 

 

« Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque surprise meurtrière contre l’Etat d’Israël (…) le service du renseignement placé sous mon commandement n’a pas rempli la mission nous ayant été confiée », a écrit dans sa lettre de démission l’officier qui compte trente-huit ans de carrière militaire. « Je porte avec moi ce jour noir depuis. Jour après jour, nuit après nuit. Je porterai pour toujours cette terrible douleur ».

 

Israël offensif

 

Lundi 22 avril, des attaques aériennes de l’armée israélienne ont visé les camps palestiniens de Nousseirat et de Maghazi, ainsi que les zones côtières de Deir Al-Balah dans le centre de la bande de Gaza, ainsi que les villes de Rafah et de Khan Younès, dans le sud de l’enclave. Selon la Défense civile de Gaza, des frappes israéliennes sur deux maisons de Rafah, dans le sud, ont fait dimanche au moins 16 morts au total. Zeitoun, un quartier au sud-est de la ville de Gaza, a également été touché par des bombardements, tandis que des drones ont frappé la cour d’une école dans le camp d’Al-Boureij, situé au centre du territoire.

 

L’armée israélienne a également lancé une opération dans le centre de la bande de Gaza, visant à éliminer des terroristes et à démanteler des infrastructures servant à ces derniers. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 48 morts en 24 heures à travers le territoire.

 

Par ailleurs, la protection civile de la bande de Gaza a déclaré avoir exhumé environ deux cents corps au cours des trois derniers jours. Ces derniers étaient ceux de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.

 

 

« Nos équipes continuent de retrouver des corps dans l’enceinte du complexe médical Nasser et, depuis samedi, les corps d’environ deux cents martyrs ont été exhumés », a déclaré Mahmoud Bassal, un porte-parole de la défense civile. Deux autres responsables de la bande de Gaza ont précisé que 283 corps avaient été exhumés.

 

Controverse sur la neutralité politique

 

Un rapport mené par un groupe indépendant présidé par l’ancienne ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna, à la demande du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a conclu que l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza présente des « problèmes de neutralité » politique.

 

Cependant, il souligne que Israël doit encore fournir des preuves concernant les allégations selon lesquelles certains membres de l’UNRWA seraient liés à des organisations terroristes. Malgré ces préoccupations, le rapport souligne également que l’UNRWA reste « irremplaçable et indispensable » pour les Palestiniens.

 

L’UNRWA emploie plus de 30 000 personnes dans la région, couvrant Gaza, la Cisjordanie, le Liban, la Jordanie et la Syrie. Israël a accusé l’agence d’employer « plus de 400 terroristes » à Gaza et a directement impliqué douze de ses employés dans l’attaque du 7 octobre 2023. Ces accusations ont conduit à la suspension de financements par certains donateurs, bien que certains financements aient été rétablis depuis.

 

Netanyahu sous le feu des critiques

 

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait l’objet de vives critiques de la part de diverses parties prenantes en Israël et à l’étranger. Les manifestations populaires, les analystes politiques et même des responsables internationaux expriment leur désapprobation quant à sa gestion de la crise des otages, ainsi que sur d’autres aspects de sa politique.

 

Les manifestants israéliens reprochent à Benjamin Netanyahu de ne pas avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour assurer le retour des otages encore détenus par le Hamas. Malgré les appels répétés des familles des otages et de la population israélienne, les négociations pour leur libération semblent au point mort. Certains vont jusqu’à accuser le dirigeant israëlien de se désintéresser du sort des otages, avançant l’hypothèse que maintenir la tension pourrait lui être politiquement favorable, notamment en détournant l’attention des affaires de corruption qui le concernent.

 

 

En outre, Benjamin Netanyahu est critiqué pour ce qui est perçu comme une défaillance sécuritaire lors de l’attaque du 7 octobre et des événements qui ont suivi. Certains estiment que le gouvernement n’a pas su assurer la sécurité des citoyens israéliens, laissant ainsi la population vulnérable aux attaques du Hamas.

 

Par ailleurs, le Premier ministre est confronté à des menaces de poursuites internationales pour crimes de guerre, notamment de la part de la Cour pénale internationale. Des informations indiquent que des mandats d’arrêt internationaux pourraient être émis contre lui et d’autres hauts responsables israéliens pour leur implication présumée dans des violations des droits de l’homme lors des récents événements à Gaza. Cette perspective a incité Netanyahu à chercher des soutiens diplomatiques pour contrer ces menaces et à préparer des arguments de défense.

 

Les pressions internationales sur Israël se sont intensifiées, en particulier de la part des États-Unis et de l’Union européenne, pour résoudre la crise humanitaire à Gaza et garantir les droits des Palestiniens. Les sanctions envisagées par les États-Unis contre certaines unités de l’armée israélienne soulignent l’urgence pour Benjamin Netanyahu de répondre aux préoccupations internationales et de restaurer la confiance dans sa capacité à gérer la crise actuelle.

 

Alors que le conflit entre Israël et le Hamas entre demain dans sa 200e journée, les perspectives d’une résolution pacifique semblent lointaines. Dans ce contexte tendu, la recherche d’une issue diplomatique et d’une désescalade demeure une priorité urgente pour toutes les parties impliquées.

 

 

Lire aussi>PROCHE-ORIENT : LA MENACE D’UNE ESCALADE DE LA VIOLENCE PLANE

Photo à la Une : © Presse

Hugues Reydellet

Hugues Reydellet est un jeune journaliste passionné, dont les sujets de prédilection sont l'économie, la culture, la gastronomie, mais aussi l'automobile et le sport. Avec une plume acérée et une curiosité insatiable, Hugues est constamment à la recherche de nouvelles informations brûlantes à rapporter.

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