Halston sur Netflix : pourquoi la série divise
Sur Netflix, la mini-série Halston, dévoilée le 14 mai dernier, a déjà conquis les abonnés de la plateforme. Retraçant la carrière du créateur américain Roy Halston Frowick, légende de la mode des seventies, ce biopic réalisé par Ryan Murphy nous transporte aux cœur des événements du Studio 54.
Ryan Murphy, le réalisateur de la série d’anthologie à succès American Horror Story réaffirme son attachement à l’histoire américaine à travers sa dernière série, Halston. Les cinq épisodes de cette mini-série retrace le parcours fulgurant du créateur Roy Halston Frowick, incarné par le célèbre Jedi, Ewan McGregor, dans la mode de son époque.
Roy Halston Frowick fait ses premiers pas dans le milieu impitoyable de la mode des années 50. Alors qu’il étudiait à la School of the Art Institute of Chicago, SAIC, le jeune créateur décide de se lancer dans la confection de chapeaux féminin. Il parvient rapidement à acquérir une fidèle clientèle et ouvre sa propre boutique en 1957 dans la Magnificent Mile, à Chicago.
Mais il faudra attendre l’investiture du président américain John Fitzgerald Kennedy, le 20 janvier 1961, pour que Halston fasse enfin parler de lui. En effet, c’est le créateur lui-même qui confectionna l’iconique pillbox hat porté par la première dame, Jackie Kennedy. Très vite, toutes les femmes d’Amérique rêvent de mettre la main sur cet élégant chapeau, et la carrière de Halston est officiellement lancée.
Icône de la culture disco, Halston avait pour habitude de retrouver ses amis proches, Liza Minnelli, Andy Warhol, Bianca Jagger, Joe Eula, à la discothèque Studio 54 de Broadway. Le style du créateur, qui sera grandement influencé par ces milieux undergrounds, privilégie des matières comme le cachemire ou le suède tout en gardant une ligne minimaliste.
Avec sa célébrité montante, Roy Halston met également en lumière le travail de plusieurs mannequins qui collaborent avec lui, surnommées les Halstonettes. Parmi elles, on retrouve sa muse, Pat Cleveland, qui ne figure malheureusement pas dans la série Netflix malgré son influence considérable sur la carrière du créateur.
Pat Cleveland, à l’image d’autres Halstonettes comme Pat Ast, ne possède pas la silhouette mince et élancée des mannequins de son époque, et représente un type de femme généralement absent des défilés de haute-couture et des couvertures de magazines. “Halston nous a choisies parce que nous représentions un autre type de femme”, confie Cleveland, dans une interview donnée au Financial Times.
Dans les Etats-Unis encore marqués par la ségrégation raciale des années 60, la jeune mannequin devint ainsi l’une des premières femmes noires à défiler et poser pour des couvertures de magazines.
C’est d’ailleurs Pat Cleveland qui initia Halston au Studio 54: “Ce soir-là, Halston voulait m’emmener dîner et je lui ai dit que non, que nous allions danser. “Je ne sais pas danser”, m’a-t-il dit. Mais j’ai insisté et nous avons dansé sous les lumières, juste lui, Steve Rubell et moi. Il a tellement aimé qu’à partir de ce moment-là, il a commencé à y emmener tous ses amis”, raconte t-elle à WWD.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le biopic de Netflix n’a pas séduit Pat Cleveland, qui lui reproche de ne pas être assez fidèle à la vraie vie du couturier. “Il a créé une belle atmosphère de travail pour ses collaborateurs, il a habillé tout le monde, tous les salariés (…) et il s’intéressait vraiment au bien-être des autres. (…) Les gens ne savent pas tout cela. Quelques fois, ils veulent juste détruire les autres, se concentrer sur le négatif… Et souvent, on se sent seul quand on est au sommet”.
Les représentants des archives et de la famille Halston ont également pointé du doigt ces mensonges, déclarant que la série est un « compte rendu inexact et romancé du célèbre créateur », dans une déclaration lors de laquelle ils affirment ne pas avoir été consultés.
Bien que la série divise et que le doute plane quant à l’exactitude des faits rapportés, la plateforme de streaming ne compte pas s’arrêter là. Si il est d’ores et déjà annoncé que la série n’aura pas de suite, Netflix explore un nouvel univers en lançant sa première collection de vêtements de luxe, inspirées des créations d’archives de la série. Cette collection capsule de dix pièces sera disponible à la pré-commande dès le début du mois de juin, pour un prix allant de 995 $ à 1595 $.
Lire aussi > LES SALONS CHANEL REVISITÉS PAR JACQUES GRANGE
Photo à la Une : © Netflix
[EN] CLAIRE DOMERGUE, A SPECIALIST IN COMMUNICATION IN THE LUXURY SECTOR, HAS SURROUNDED HERSELF WITH EXPERTS TO CREATE THE FIRST MEDIA DEDICATED TO THE ECONOMIC NEWS OF LUXURY AND FASHION. THE LATTER DRAWS THE ATTENTION OF ITS READERS TO ALL THE MAJOR PLAYERS IN THESE SECTORS WHO SHARE THEIR EXPERIENCES, VISIONS AND KNOW-HOW. MORE THAN A SPECIALIZED WEBZINE, LUXUS PLUS IS A MULTI-SECTOR INFORMATION SYSTEM, WHICH HAS BECOME THE REFERENCE MONITORING TOOL FOR LUXURY AND FASHION PROFESSIONALS. OUR NEWSLETTERS CONTRIBUTE TO MAKE OUR READERS AWARE OF THE CHANGES AFFECTING THE LUXURY INDUSTRIES. THANKS TO AN INCREASED WATCH AND AN EXCELLENT KNOWLEDGE OF THE SECTOR, WE ARE INTERESTED IN THE MAIN ECONOMIC AND TECHNOLOGICAL STAKES OF FASHION, FINE WATCHMAKING, JEWELRY, GASTRONOMY, COSMETICS, PERFUMES, HOTELS, PRESTIGIOUS REAL ESTATE...********[FR] Claire Domergue, spécialiste de la communication dans le secteur du luxe, s’est entourée d’experts pour créer le premier média consacré à l’actualité économique du Luxe et de la mode. Ce dernier attire tout particulièrement l’attention de ses lecteurs sur l’ensemble des acteurs majeurs de ces secteurs qui y partagent leurs expériences, visions et savoir-faire. Plus qu’un webzine spécialisé, Luxus Plus est un système d’information multi-sectoriel, devenu l’outil de veille de référence pour les professionnels du luxe et de la mode. Nos newsletters de veille contribuent en effet à sensibiliser nos lecteurs aux mutations qui touchent les industries du luxe. Grâce à une veille accrue et à une excellente connaissance du secteur, nous nous intéressons aux principaux enjeux économiques et technologiques de la mode, la haute horlogerie, la joaillerie, la gastronomie, des cosmétiques, parfums, de l’hôtellerie, l’immobilier de prestige…