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Petite histoire du luxe: la Fashion Week de Milan

Petite histoire du luxe: la Fashion Week de Milan

Depuis 1958, la Fashion Week italienne se tient deux fois par an à Milan et est organisée par l’association Camera Nazionale della Moda Italia (la Chambre nationale de la mode italienne). À l’occasion de la Fashion Week masculine printemps-été 2022 de Milan qui débute aujourd’hui, retour sur l’histoire de la semaine de la mode la plus atypique des Big Four.

 

La Fashion Week de Milan, née en 1958 est la deuxième Fashion Week de l’histoire, devant celle de Paris en 1973 et celle de Londres en 1984, et après celle de New York, fondée en 1943 sous le nom “semaine de la presse”, et qui n’est toutefois devenue officiellement Fashion Week de New York qu’en 1993.

 

La Fashion Week de Milan possède une particularité, elle présente essentiellement des marques et créateurs de son pays, alors que les autres villes accueillent fréquemment des créateurs étrangers, comme par exemple la marque française Lacoste qui défile à New York.

 

Si aujourd’hui, Milan est reconnu dans le monde entier comme capitale italienne de la mode, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, la mode italienne n’avait auparavant qu’une portée locale, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, où le pays a su s’imposer sur la scène internationale.

 

Défilé organisé à Florence par Giovanni Battista Giorgini, le 12 février 1951.

 

À ce moment-là, une question se pose dans toute l’Italie: Quelle ville choisir pour représenter la mode du pays ? La favorite était alors la ville de Florence, portée par l’entrepreneur italien Giovanni Battista Giorgini, et qui organisait chez lui des défilés de mode très suivis dans le pays, avec la participation de grands designers italiens comme les sœurs Fontana ou Emilio Pucci.

 

Devant l’engouement autour de ces défilés, Giovanni Battista Giorgini décida de les déplacer à la Sala Bianca du Palazzo Pitti, et ces événements commencèrent à intéresser non seulement des journalistes internationaux, mais également des acheteurs de grandes enseignes américaines, telles que Saks Fifth Avenue et Bergdorf Goodman.

 

Très vite, cet enthousiasme pour la haute couture, renforcé par la place que la mode italienne prenait dans le cinéma, s’empare de toute l’Italie et des événements similaires s’organisent à Venise ou à Rome. Dans le film La Dolce Vita, réalisé en 1960 par Federico Fellini, la petite robe noire portée par l’actrice Anita Ekberg lors de l’iconique scène de la fontaine est devenue une pièce emblématique de la mode à l’italienne.

 

L’actrice Anita Ekberg portant la fameuse petite robe noire dans la fontaine de Trevi lors du film La Dolce Vita (1960) de Federico Fellini.

 

La notoriété des sœurs Giovanna, Micol et Zoe Fontana montait en flèche à cette période, et leurs créations étaient remarquées dans le monde entier. Depuis leur atelier à Rome, les sœurs confectionnent des tenues pour Elizabeth Taylor ou Audrey Hepburn.

 

Toutefois, en 1958, un événement balaya les autres villes concurrentes: la création de la Camera Nazionale della Moda Italia. La chambre de la mode italienne avait pour but de faire découvrir les créateurs italiens et a rapidement été rejointe par plusieurs maisons de couture italiennes, comme Etro et Missoni.

 

La ville de Milan était l’endroit idéal pour les maisons italiennes, car étant une ville industrielle, Milan possédait de nombreux moyens de production à proximité. En 1961, Milan devient le siège du magazine de mode Vogue Italia.

 

Donatella et Gianni Versace.

 

De plus en plus attractive, la ville fut le berceau de certains des plus grands créateurs des années 70-80, parmi lesquels Gianni Versace et Giorgio Armani. Plus tard, d’autres figurent de la mode italienne les rejoignent, dont Miuccia Prada, Dolce & Gabbana et Moschino.

 

Les moments marquants des Fashion Week de Milan

 

En 1991, à l’occasion du défilé Versace, Gianni Versace décide de faire défiler ses supermodels côte à côte, se tenant les uns les autres en avançant, confiantes, sur les notes de la musique Freedom ! de George Michael. Le vent de liberté levé par les mannequins et le glamour de Versace forment alors un mariage unique, dont beaucoup s’en souviennent encore comme l’un des meilleurs défilés de la maison italienne.

 

Christy Turlington, Naomi Campbell, Cindy Crawford et Linda Evangelista au défilé Versace en 1991.

 

La collection automne-hiver 1995 de Gucci, sous la direction artistique de Tom Ford, a marqué un tournant dans l’histoire de la maison italienne. Avec ses couleurs vives et ses tissus somptueux, la collection a entraîné un bond de 90% des ventes Gucci entre 1995 et 1996.

 

 

La collection automne-hiver 1995 de Gucci, sous la direction artistique de Tom Ford.

 

Le défilé en hommage à Gianni VersaceViva Versace”, organisé par sa sœur Donatella seulement trois mois après l’assassinat tragique du couturier, est sans aucun doute le défilé le plus marquant de toute l’histoire de la Fashion Week milanaise. L’émotion n’a jamais été aussi forte sur le catwalk, avec une Naomi Campbell en larmes et, dans le public, Karl Lagerfeld et Giorgio Armani, le visage grave.

 

Naomi Campbell lors du défilé “Viva Versace” en hommage à Gianni Versace.

 

 

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Photo à la Une : © Presse


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