Le 19 octobre 2020, Enzo Mari est mort à l’âge de 88 ans à l’hôpital San Raffaele de Milan. Célèbre pour son Autoprogettazione, ce créateur d’objets aussi raffinés qu’ergonomiques s’est affirmé au cours de sa carrière comme le chef de file du design « made in Italy ».
C’est au lendemain de l’inauguration d’une exposition qui lui est dédiée à la Triennale de Milan qu’Enzo Mari s’est éteint dans la capitale lombarde. Avec de très nombreuses créations à son actif, à l’instar de la Putrella ou du Vase Bambu, le designer s’est progressivement imposé comme le maître du design italien.
Commandité par de nombreuses marques – Artemide, Danese, Kartell, Magis, Olivetti, Poltrona Frau, Zanotta, Le Creuset, Thonet, Muji– Enzo Mari obtient le Compasso d’oro à plusieurs reprises au cours de sa carrière dont il s’agit ici de vous livrer une rétrospective.
Avant-gardiste, Enzo Mari fut l’un des premiers à défendre une vision collaborativedu design. Né en 1932à Cerano, le futur créateur quitte son Piémont natal pour Milan et intègre l’Académie des Beaux-Arts de Brera. En 1952, le designer autodidacte fonde son propre atelier. Inspiré par le courant marxiste, Enzo Mari ne cessera « d’impliquer le peuple »dans le design des objets de la vie quotidienne.
En 1971, Enzo Mari présente la Box Chair, un prototype de chaise, livrée à plat pour être montée par l’usager. Ce dernier est dès lors en mesure de se réapproprier l’objet qui lui a été « confisqué » par les fabricants. L’année suivante, le designer italien présente les vases Pago Pago lors de l’iconique exposition consacrée par le MoMA de New-York au design transalpin, « Italy: The New Domestic Landscape ». Libre à l’utilisateur de se servir du vase de multiples façons, tête en bas s’il le souhaite.
Néanmoins, c’est au cours d’une de ses expositions organisées à Milan en 1974, « Proposta per autoprogettazione », que le créateur fera le plus parler de lui. En effet, Enzo Mari y dévoile gratuitement tous les plans de sa collection de mobilier (chaise, table, bureau etc.) Pour le créateur, l’important est de laisser la possibilité au consommateur de retrouver la pleine maîtrise des objets qu’il emploie quotidiennement. Enzo Mari incita même tous ceux qui avaient modifié son plan d’origine à lui adresser leurs notes et photographies.
C’est donc un design pour tous que le créateur propose, mais également un design responsable, en témoignent les vases Ecolo qu’Enzo Mari réalise pour Alessi en 1995. Grâce à différentes découpes, le designer de génie était parvenu à transformer des bouteilles de détergent vaisselle en réceptacles à fleurs. Quatre ans plus tard, Enzo Mari est à l’initiative du Manifeste de Barcelone qui plaide pour que l’éthique soit au fondement de toute forme de design.
En 2009, le designer français Pierre Charpin qualifiait Enzo Mari dans Le Monde « d’auteur d’objets d’une beauté immense, qui semble appartenir à un monde passé mais qui continue de rayonner ». Et c’est peu dire : en 2020, Enzo Mari continue d’inspirer les jeunes créateurs. En ce sens, le designer Alessandro Mendini concluait qu’ »Enzo Mari n’est pas un designer, mais notre conscience à tous ».
Photos à la Une : © Self-Assembly
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