Roland Garros 2023 a fait battre les coeurs…et pas seulement ceux des joueurs !
On retiendra de cette édition 2023 le triomphe en simple des deux N°1 du tennis, Novak Djokovic et Iga Swiatek mais aussi de très jolis moments, de belles émotions, des rires et larmes. Mais aussi, pour les nostalgiques, un double messieurs avec les champions des années 80, dont Yannick Noah, icône du tennis français. Il est le dernier à avoir remporté la finale du simple messieurs il y a 40 ans à Roland Garros.
Les finales de l’édition 2023 de Roland Garros n’ont pas déçu ses spectateurs.
Certes, avec l’élimination de tous les joueurs hexagonaux dès le deuxième tour, le tournoi de tennis parisien avait un peu perdu de son sel pour les supporters français.
Mais pour le public dans son ensemble, il était impossible de ne pas s’incliner devant la beauté du jeu et les rebondissements qui ont conclu la compétition.
Les favoris vainqueurs des finales simples
En finales simples, ce sont certes les grands favoris qui ont remporté les trophées tant convoités, soit le serbe Novak Djokovic face au norvégien Casper Ruud, chez les hommes et la jeune polonaise, Iga Swiatek, 22 ans, aux dépens de la la Tchèque Karolina Muchova, chez les femmes. En remportant ce grand Chelem pour la 23ème fois, Novak Djokovic a détrôné le record (22 fois) jusqu’alors affiché par l’espagnol Rafael Nadal, forfait cette année pour cause de blessure au muscle ilio-psoas. Désormais joueur masculin le plus titré de tous les temps, Novak Djokovic a, aussi, naturellement, conforté celui de numéro un mondial du tennis masculin.
De son côté, la numéro 1 mondiale, Iga Swiatek, a obtenu son troisième titre, samedi 10 juin, à Roland-Garros et son quatrième dans le Grand Chelem (avec l’US Open).
Pour autant, les deux matches de la finale, exécutés en trois manches, soit 6-2, 5-7, 6-4 pour le féminin et 7-6, 6-3,7-3 pour le masculin, ont réussi à maintenir leur public en haleine !
Remontadas
Car les deux vainqueurs ont tous les deux montré ce que voulait dire pour eux le mot remontada…
Après une première manche exécutée sans trop de difficulté, Iga Swiatek a en effet eu maille à partir lors de la deuxième, remportée par Karolina Muchova par 7 jeux contre 5. De quoi déstabiliser sérieusement Iga Swiatek, qui n’avait pas perdu un seul set depuis le début de la compétition !
Menée par deux à zéro, la joueuse polonaise a mal commencé le troisième set. Mais elle a su reprendre à temps ses esprits pour finalement conclure la rencontre en presque trois heures, sur un dernier score de 7 à 3…
Un camouflet d’emblée
La finale du dimanche 11 juin n’a pas non plus été un long fleuve tranquille pour Novak Djokovic et Casper Ruud. Le joueur norvégien de 24 ans a en effet d’emblée imposé un camouflet à son adversaire de 36 ans en lui soufflant les deux premiers jeux. Très en forme face à un Novak Djokovic alignant les fautes, il a même failli emporter ce premier set, à 5-4, 0-30. Pas de quoi ébranler le mental du numéro un mondial qui a finalement remporté le match contre un adversaire qui n’a pas démérité. Mais qui n’a pas pu renouveler l’exploit de la première manche, qui avait duré plus d’une heure 20 !
Séquence émotion
La séquence émotion s’est prolongée lors de la remise des Trophées par deux stars qui ont marqué l’histoire du tennis, soit l’américaine Chris Evert et le français Yannick Noah. La joueuse américaine, qui détient le record de sept titres en simple dames (1974, 1975, 1979, 1980, 1983, 1985 et 1986) à Roland Garros, a ainsi remis la coupe Suzanne-Lenglen à Iga Swiatek. Yannick Noah est devenu, lui, l’icône du tennis français en décrochant la coupe des Mousquetaires (récompensant le finaliste du simple messieurs à Roland Garros) il y a 40 ans. Celui qui s’est reconverti en vedette de la chanson a ainsi pu remettre à Novak Djokovic cette même coupe. Et qu’aucun tennisman français n’a réussi à gagner en quatre décennies…
Yannick Noah ne s’est pas contenté de jouer les “anciens” et a même repris sa raquette le 11 juin lors d’un match en double d’exhibition disputé sur le court Suzanne-Lenglen, avant le duel Novak Djokovic- Casper Ruud. Allié à un autre “vétéran” du tennis, le franco-iranien Mansour Bahrami, ex vedette des double, il a affronté Mats Wilander, le finaliste suédois de l’édition 1983, associé à l’américain John McEnroe, vainqueur de 7 titres du Grand Chelem. Soit en majorité de fortes personnalités qui auraient presque pu assurer le show sans balles ! Et même si le match, emporté par le second duo, n’a duré que deux sets (6-4, 6-4), il n’a pas manqué de captiver…
Finales doubles
De leur côté, les finales doubles, “pour de vrai” ont aussi réservé leur lot de moments forts.
Chez les hommes, les belges Sander Gillé et Joran Vliegen, qui disputaient samedi 10 juin soir leur première finale en Grand Chelem, n’ont pas réussi à résister au duo composé du croate Ivan Dodig et de l’Américain Austin Krajicek. Leur sort a été joué en deux manches: 6-3 et 6-1, soit 1h20 de jeu.
Agé de 38 ans, Ivan Dodig avait déjà gagné à Roland-Garros en 2015 en double messieurs avec Marcelo Melo mais pour Austin Krajicek, 32 ans, il s’agissait de son premier titre du Grand Chelem !
Chez les femmes, l’alliance de la vétérane Hsieh Su-wei, une taïwanaise de 37 ans et de la jeune chinoise Wang Xinyu (21 ans), a eu raison en 2 heures 12 de la paire de l’américaine Taylor Townsend et de la canadienne Leylah Fernandez. Et et, avec un score de 6-1, 6-7 [5], 6-1.
Miyu Kato : de l’enfer au paradis !
Mais on retiendra aussi plus particulièrement le parcours de la joueuse japonaise Miyu Kato. Celle-ci a en effet disputé la huitième de finale en double avec l’indonésienne Aldila Sutjiadi contre le duo composé de l’espagnole Sara Soribes-Tormo et la Tchèque Marie Bouzkova. Mais elle avait été disqualifiée après avoir heurté une ramasseuse de balles, qui avait fondu en larmes.
Pour autant, elle a pu continuer de disputer le tournoi en double mixte avec l’allemand Tim Pütz jusqu’à emporter la finale le 8 juin face à la canadienne Bianca Andreescu et à l’américano-néo-zélandais Michael Venus. Et ce sur le score de 7-6, 6-2…
La preuve qu’au tennis (comme dans la vie), rien n’est jamais fini, à condition de se battre jusqu’au bout !
Photo à la Une : © Presse
Après plus 20 ans au Journal du Textile, dont elle a notamment assuré la rédaction en chef adjointe, diplômée d’un Master en marketing de luxe de l’ISML, Sophie Bouhier de l’Ecluse est une spécialiste de la filière mode, textile et luxe.